Rapport MEDICAP juin 2005 Gérard Fayette - Fidolin ANDRIANASOLO
Les actions entreprises dans les prisons du Sud-Est de Madagascar janvier 2005 à juin 2005
Grâce aux actions conjuguées tant pour la Santé que pour les autres secteurs dont nous avons la charge, il est aisé de constater une amélioration sensible de la situation à chaque nouveau rapport.
Nous avons inauguré dans la prison de Mananjary le nouveau bloc sanitaire comprenant douches, toilettes et bornes fontaine, avec une vraie fosse septique.
Cet événement a eu lieu le 17 mars 2005 en présence du Directeur général de l’Administration Pénitentiaire représentant la Ministre de la Justice, empêchée par une grève des magistrats, de Monseigneur l’Evêque du diocèse, du Chef de Région, du Sénateur, du représentant de l’Association AMAR et des autorités locales. En raison de la pluie, l’inauguration a été célébrée au Jardin de la Mer où les personnalités présentes ont pu exprimer leur satisfaction de voir enfin cette prison devenir plus humaine.
Nous tenons ici à remercier les protagonistes, AMAR et SOS Enfants, qui ont financé pour moitié chacun ce projet réalisé sous la responsabilité de Nicolas Zimmer, coopérant de l’AFVP, malheureusement reparti en France après deux années passées à Mananjary.
Dans cette même prison, un second bâtiment a été construit et financé par le Père Czeslaw, Aumônier Catholique de la prison. Cette construction permet d’accueillir une pièce réservée aux consultations, une infirmerie avec douche et WC ainsi qu’une chambre réservée aux détenus contagieux.
Nous constatons aussi que le CICR (Comité International de la Croix-Rouge) continue ses actions dans tous les domaines, notamment dans le cadre d’ une réhabilitation importante de la prison de Farafangana. Cette intervention comprend la réfection des toitures des dortoirs hommes et femmes et la réhabilitation du bloc sanitaire hommes qui permet aux détenus de bénéficier de 5 douches et 5 WC et aux femmes de disposer d’une douche et d’une toilette. Des fosses septiques adaptées ont été mises en place. Une cuisine a été construite avec des fours qui ont l’avantage d’utiliser une très faible consommation de bois avec une cuisson très rapide.
En ce qui concerne la prison de Manakara, le financement que nous attendions est arrivé grâce au Docteur Maurice Collin et au Rotary-Club, que nous remercions. Il va permettre de réhabiliter l’ensemble des sanitaires en y ajoutant des vraies fosses septiques, des douches et des bornes fontaine. Le Club Rotary Vovonana de Tananarive effectuera le contrôle des travaux en deux étapes, le suivi des travaux au quotidien sera assuré par un ami ingénieur à Manakara, Jacques Larminat, que nous remercions également.
Nous remercions aussi notre partenaire, l’association Jérémi Rhône-Alpes, dont la mission d’avril dernier, la plus importante depuis sa création, comptait 20 médecins, dentistes et biologistes. Certains d’entre eux se sont rendus à la prison de Tamatave afin de trouver les solutions aux problèmes posés par certaines pathologies.
Nous remercions tout particulièrement le Docteur Pierre Dufayard qui a formé le Docteur Fidolin de MEDICAP aux soins dentaires, notamment aux extractions pour lesquelles un matériel complet a été offert par Aide Médicale et Développement.
Nous constatons avec satisfaction qu’une grande collaboration se met en place avec l’association Jérémi Toamasina dont les médecins et les dentistes viennent à présent, chaque semaine, soigner les détenus de la prison de Tamatave.
Sous l’impulsion de Sœur Jeanne d’Arc, le docteur Fidolin a pris en charge le camp pénal à proximité de Vatomandry où il a pu soigner une soixantaine de personnes, notamment les enfants des détenus qui s’y trouvent. Dans ce camp, il est prévu de créer une école d’alphabétisation réservée aux enfants.
La Maison de Sagesse, l’un des partenaires de MEDICAP, nous a dépêché un photographe professionnel, Ludovic Le Couster, pour nous suivre tout au long de la dernière mission effectuée dans trois prisons du sud-est. Les meilleures photographies seront exposées en décembre prochain à la Mairie du 6° arrondissement à Paris.
Le bilan est donc positif, mais il est gravement terni par le constat de plus en plus effroyable dû à l’insuffisance de nourriture. En effet, d’une manière générale, c’est presque toujours la moitié de la ration nécessaire qui manque au quotidien dans l’assiette du détenu.
Par ailleurs, nous ne comprenons pas pourquoi aucune amélioration n’est constatée quant à la lenteur des jugements qui fait que les chiffres restent toujours les mêmes : 70 % de prévenus pour 30 % de condamnés présents dans les prisons.
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