Le contexte général
La situation du Burundi s’est détériorée de manière gravissime en 1993, après l’assassinat du Président démocratiquement élu, Melchior NDADAYE.
Des massacres s’en sont suivis, au cours desquels des milliers de personnes ont été tuées alors que des milliers d’autres fuyaient vers la Tanzanie et le Congo.
Des camps de réfugiés et de personnes déplacées ont été mis en place sur les collines, chassant les habitants vers les rares villes du pays et les condamnant à une survie précaire.
Ces événements d’octobre 1993 ont plongé le Burundi dans une situation politique et socio-économique sans précédent, avec pour principales conséquences :
- la paralysie totale des structures administratives existantes,
- la destruction des infrastructures,
- la désarticulation du système économique dans le pays,
- la précarité des structures de l’Etat à tous les niveaux,
- des massacres, des tueries et autres formes de violations flagrantes des droits de la personne humaine,
- la pauvreté aiguë de la population,
- la fuite des élites intellectuelles.
Les enfants sont les premières victimes de ce désastre.
Beaucoup sont devenus des enfants de la rue, ils errent dans la capitale, Bujumbura, et dans certains centres urbains du pays.
Orphelins, victimes de conflits familiaux ou rejetés par leurs familles, ils dorment à la belle étoile et tendent les mains à tout passant qui semble ne pas les voir.
L’insécurité généralisée dans la ville et ses faubourgs met en danger la vie de ces enfants et réduit la capacité d'intervention des organismes de défense des droits de l’enfant.
Phénomène agravant, ces enfants ne sont généralement pas inscrits au registre d'état civil et ne possèdent aucun papier, donc aucune identité.
En effet, la plupart des familles n’ont plus les moyens de subvenir à leurs besoins essentiels. Par ignorance ou par manque de moyens financiers, ils négligent certaines de leurs obligations.
Ainsi, les droits des enfants ne sont pas respectés et notamment le droit à l’inscription à l’état civil, qui est pourtant un droit fondamental.
Mais la population burundaise n'est pas sensibilisée à l'enregistrement des naissances et n'y accorde que peu d'importance.
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